Lorsque Fréderick Wiseman, cinéaste du réel, évoque sa démarche, il parle d’une progression par « deux voies, la voie littérale et la voie abstraite », je tente ainsi de développer mon travail en partant du réel, parfois à la lumière de la littérature, pour l’utiliser comme objet symbolique.

Mon travail évoque la relativité de la perception humaine, par le biais de l’image, qu’elle soit fixe ou animée, n’accrochant la réalité vécue qu’au prisme de la lumière et de la physique, la juxtaposant à une pratique de l’écriture, qui n’est aussi qu’une matière dans laquelle l’homme se doit de puiser afin d’appréhender le monde.

Mes œuvres naissent d’envies liées à des expériences vécues, couplées à des expériences littéraires. C’est ainsi autour de la notion « documentaire » que se tourne ma recherche, en s’efforçant de s’éloigner du document pour atteindre l’essence du sujet traité, d’observer avec patience l’ambiguïté du réel.

Mon travail trouve donc sa forme à travers la création d’images questionnant le processus d’écriture, on pourrait presque dire qu’il s’agit d’une écriture photographique, l’ensemble revendiquant l’équivocité comme valeur fondamentale de l’objet d’art.